Yolan Richard CNRS

Photo Yolan RichardYolan Richard – Assistant-ingénieur CNRS – LIFE Alister

Grâce à ma formation initiale, un Master Biologie des Organismes et des Populations à l’Université de Bourgogne, je me suis orienté vers deux domaines qui me passionnent depuis toujours : l’écologie comportementale – l’étude du comportement animal dans le milieu naturel – et la biologie de la conservation.

Après obtention de mon diplôme, j’ai réalisé de nombreux stages, sur l’étude de diverses espèces : marmotte, grands prédateurs, tortue, etc. Cela m’a permis d’acquérir de nombreuses compétences, et surtout, ça a été passionnant ! J’ai ensuite été volontaire en service civique durant un an au sein de la Fédération Départementale des Chasseurs des Hautes-Alpes, afin d’observer une autre facette du monde de l’écologie : la gestion d’un site naturel et d’un projet sur celui-ci.

Enfin, j’ai été contacté par le CNRS afin d’intégrer le programme LIFE Alister en tant qu’assistant ingénieur.

Quelles sont vos missions dans le cadre du projet LIFE+ Alister ?

Le CNRS est impliqué sur différents axes du projet LIFE Alister. Pour ma part, je travaille sur l’investigation de méthodes pour concilier les aménagements du milieu péri-urbains (zones d’activités, les parcs, espaces enherbés) et la survie du Grand hamster, en Alsace.

Concrètement, je mets en place des expérimentations, en laboratoire ou sur le terrain, pour répondre à diverses questions très spécifiques aux milieux urbanisés : la pollution lumineuse, due aux lampadaires et aux enseignes éclairées la nuit, peut-elle modifier le comportement du hamster ? Peut-il utiliser des terriers artificiels pour vivre et hiberner ? Le hamster peut-il survivre dans cet environnement, et quelles interactions peut-il avoir avec l’humain ?

Toutes ces expérimentations devraient permettre de développer de nouvelles solutions pour la préservation du Grand hamster en Alsace. Le milieu péri-urbain, s’il est favorable à l’espèce, pourrait alors être aménagé dans le but de créer des corridors écologiques, ou même servir à former de nouveaux noyaux de populations qui, dans un second temps, recoloniseraient le milieu sauvage par la dispersion des individus.

Enfin, en étant un peu idéaliste, ces études pourraient même ouvrir de nouveaux champs dans la conservation des espèces en conciliant ce domaine avec le développement humain.

Qu’est-ce qui vous motive dans votre travail ?

Si je devais résumer en un mot les atouts de mon travail, ce serait « diversité ».

En effet, je suis amené à réaliser de nombreuses tâches, au gré des expérimentations et des questions que l’on se pose. Ainsi, je travaille aussi bien en laboratoire que sur le terrain, je réalise des prélèvements et mesures directement au contact des hamsters, j’analyse des données et je rédige les dossiers nécessaires aux expérimentations, et je fais des réunions avec mes collègues et nos différents partenaires… Cela me convient bien !

Mon travail fait également appel aux deux « branches » que l’on peut observer dans le milieu de l’écologie : la recherche fondamentale (expérimentations en laboratoire, analyse de données et rédaction d’articles scientifiques) et la gestion de l’environnement (rencontre des partenaires, aménagement de sites, communication). Cette pluridisciplinarité me plait vraiment !

Vous avez étudié diverses problématiques autours des rongeurs, en quoi celle du Grand hamster est-elle particulière ?

J’ai travaillé précédemment sur la marmotte, sur le campagnol terrestre dans les Ardennes et son potentiel attractif sur les petits carnivores, ou encore sur le lemming au Groenland. Chacune de ces problématiques était unique.

La particularité du Grand hamster est d’être une espèce protégée à forte connotation en Alsace. Nous devons donc prendre en compte cela dans la réalisation de nos expérimentations, en expliquant aux différentes parties prenantes notre but, nos méthodes et l’intérêt de nos recherches. La problématique du Grand Hamster nous permet également d’aborder la sauvegarde de la biodiversité, dont il fait partie et que sa sauvegarde favorise.

Au bout du compte, cela est très enrichissant pour tout le monde !