Une étude du CNRS renforce l’intérêt des intercultures pour le Grand hamster

15 février 2017
 

C’est en cherchant à comprendre les effets du maïs et du blé sur la reproduction du Grand hamster, que Mathilde Tissier, doctorante au CNRS financée par le LIFE Alister, a constaté que les femelles nourries avec des régimes essentiellement composés de maïs (associé à du trèfle, souvent utilisé en interculture, ou des vers de terre afin de se rapprocher du régime alimentaire omnivore du hamster dans les champs de maïs) développaient des comportements maternels inappropriés ayant pour résultat un taux élevé d’infanticides (environ 95%).

 

Grand hamster - jeunes(1)

 

L’équipe de recherche a ensuite mis en évidence la relation entre ces comportements et une carence en vitamine B3 dans le maïs. Une supplémentation en cette vitamine permit en effet de restaurer des comportements maternels appropriés et un bon succès reproducteur (4-5 petits par femelle). Les conséquences de cette carence sur les Grands hamsters font écho à une maladie bien connue chez l’humain, et causée par une alimentation à base de maïs donc carencée en vitamine B3. Cette maladie, appelée la Pellagre, se manifeste notamment par une affection du système nerveux entraînant une démence.

Cette étude, d’ailleurs publiée dans une revue scientifique britannique de renom*, apporte un nouvel éclairage sur la problématique Grand hamster tout en confortant la piste des intercultures. Ces pratiques culturales innovantes, actuellement développées et testées en collaboration entre la Chambre d’agriculture, l’ONCFS et le CNRS dans le cadre du projet ALISTER, semblent prometteuses pour les agriculteurs car elles sont bénéfiques à l’état des sols et de la biodiversité, et pourraient également permettre de fournir au Grand hamster un équilibre alimentaire nécessaire à sa survie.

 

Ces résultats démontrent aussi que les enjeux de la mutation des pratiques agricoles sont considérables et concernent bien plus que la survie d’une seule espèce.

 

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 *  Cette étude, menée par la doctorante Mathilde Tissier dans le cadre de sa thèse financée par le projet LIFE Alister et encadrée par Caroline Habold et Yves Handrich, est aujourd’hui validée par un protocole scientifique et a récemment fait l’objet d’une publication scientifique dans le journal Proceedings of the Royal Society B –

 

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